Enfin furent annoncées les dates françaises. Et là, horreur, trois fois horreur, pas l'ombre d'une date dans le Centre ni le Sud ! Quelle misère ! C'est donc assez tôt, environ un mois à l'avance, que je décide de bloquer délibérement deux jours en pleine semaine active. C'est décidé, j'irai voir JORANE les 17 et 18 mai à Paris. Les 2x400km devraient rendre le concert plus intense et ce ne sera pas la première fois (ni la dernière). Je serais bien allé aussi le 19 mais ma vie professionnelle n'était pas d'accord avec moi.
Nous voila donc au mardi 17 mai. Tout commence par une fabuleuse montée d'adrénaline comme je n'en avais pas eue depuis longtemps. Pour résumer le tableau : dernier train Clermont- Paris, 5 minutes avant le départ, scotché dans les embouteillages et pas une place de parking à l'horizon. Argh !!! Je ne sais pas comment je m'en suis tiré cette fois-là mais il doit y avoir un dieu des joraniens qui a eu pitié. Promis, la prochaine fois, je partirai 2h avant le départ :-)
Les heures s'écoulent paisiblement, puis accélèrent. Le cours du temps est tout bouleversé. Je me retrouve enfin à la sortie de l'hôtel. Il est 19h30, une heure avant l'action. Je m'ébranle d'un bon pas pour rejoindre le Divan du Monde au 75 rue des Martyrs, une rue qui donne directement sur Pigalle. Je suis rudement absorbé dans mes pensées. Je rate le virage du Bd de Clichy qui serpente et je me retrouve dans le cimetière du Père Lachaise. Retour sur mes pas, j'arpente tout le boulevard dans l'air tiède du soir et la lumière rasante, je passe devant La Cigale, puis l'Elysée Montmartre. Oups ! Damned, j'ai donc dépassé la place Pigalle sans même la voir ! J'en profite pour jeter des regards amusés sur les devantures 'hot' des cabarets du quartier. Je me fais aborder plusieurs fois par de jeunes demoiselles, qui n'ont pas les yeux dans leur poche et scrutent les promeneurs :-) Je trouve finalement la rue des Martyrs, il y a une vingtaine de personnes devant l'entrée du théâtre. Rentrons !
Trois flyers plus tard, je me retrouve sur le seuil de cette jolie salle, petit théâtre bombonnière dans lequel se masse déjà une grosse centaine de personnes, garnissant toutes les chaises du parterre. L'accès au balcon étant temporairement interdit, je file au bar me remémorer les charmes de la Guinness.
Le cerbère balconnique ayant enfin libéré la voie, je peux me faufiler et prendre mes marques sur la vaste mezzanine. De nombreuses tables, un petit comptoir, de vastes divans (ça c'est plutôt normal !)... Mais avant tout, comme j'ai la chance de ne pas arriver le dernier, la vue est dégagée, plongeante et splendide sur la scène, à une dizaine de mètres devant moi. L'idéal pour mitrailler tous azimuts ! En observant bien, on aperçoit la célèbre petite pieuvre en peluche sur l'estrade de Jorane.
20h30, les lumières s'éteignent, le (petit) fauve est lâché. Cette première partie s'avère sympathique. TEITUR, jeune artiste des îles Féroé, fait son galop d'essai dans la capitale. Il est un peu anxieux et se détend en nous racontant sa vie et des blagues ténues. Le loustic ne parle pas le français et s'avère fort sympathique. Sa voix n'est pas sans me rappeler celle du chanteur de COLDPLAY. L'accompagnement à la guitare acoustique est sobre, la musique douce-amère, typiquement folk.
21h00. C'est une JORANE en petite robe noire toute simple qui rentre sur la scène et entame directement une intense "Prière", sombre, grave et recueillie. J'ai admiré qu'elle commence par une pièce aussi difficile d'accès, ce n'est pas évident de chauffer ainsi la salle. Ce morceau est cependant un de mes favoris, car il est d'une intensité bouleversante, oscillant entre colère impérieuse et profonde tristesse. Royale entrée en matière ! Sur scène, comme prévu, il y a juste Simon GODIN pour l'accompagner à la guitare. C'est un concert à deux, le son est pur et chaleureux.
Puis s'enchaînent "Stay" et "Evapore", au début duquel Jorane, telle un sensuel serpent à sonnettes, agite un collier tressé avec de nombreux petits grelots. J'ai pu l'observer de près à la fin du concert et on le voit clairement sur cette photo, à la droite de Jorane et à ses pieds. Ce petit accessoire accentue joliment la langueur abandonnée du morceau. La toune suivant n'est autre que le duveteux "Blue Planet", où la voix rauque de Jo se marie à merveille avec un onirisme vaguement futuriste.
Avec le morceau suivant, c'est un autre extrait de l'album "Vent fou" qui s'annonce! Excellent ! C'est donc le sublime "Juré", qui nous glace de son sourire mauve si triste. Comme Jorane était tranchante et sombre et mélancolique, en ce bel album de jeunesse ! Puis Jo fait une petite pause et nous raconte une anecdote : un journaliste lui demandait un jour si elle ne trouvait pas que sa musique sonnait comme du LED ZEPPELIN. Et c'est alors que Jo lui répondit... par un "Vent Fou" totalement électrifié et zeppelinien qui démarre très rocky à la sauce "Dazed and Confused". C'est le premier morceau véritablement rock'n'roll de la soirée.
Retour en des eaux plus paisibles avec un "Pour Gabrielle" qui laisse la part belle à l'improvisation dans sa partie centrale. Après quoi, Jo s'empare d'une guitare électrique et interprète "Good Luck" de façon plus acoustique et bien moins gothique que la version originale de l'album (à mon grand regret, je dois l'avouer, car les dernières mesures de ce morceau me donnent toujours le frisson).
Nous enchaînons ensuite avec "Pour ton sourire", moins péchu que sur le Live 2005 mais déjà nettement recarrossé et moins soporifique que l'original du CD "The you and the Now", avec un côté jazzy, tonique et acoustique. Simon donne sérieusement du volume en marquant nettement les temps, pendant que le public frappe joyeusement dans ses mains pour donner la cadence.
Jorane prend gentiment de nos nouvelles et, voyant tout le monde heureux et détendu, enchaîne avec la superbe introduction classique de "Dina". J'avoue être toujours surpris lors des premières paroles d'entendre les mots s'égrener en anglais. Vieux réflexe du temps de "Vent Fou", décidemment très à l'honneur ce soir (pour mon plus grand plaisir).
A un moment du concert, un gars a crié je ne sais plus quoi, et JORANE lui demande s'il compte revenir le lendemain. Le pauvre répond d'un "non" désolé. Je ne résiste pas au plaisir de crier que "sisi", il y aura des gens demain (veinard que je suis) !!! Petit sourire de la Jojo qui lève la tête vers le balcon en inspectant son monde.
Jorane doit alors réaccorder son violoncelle car la température est trop montée dans ce concert ! Ce sont alors des mesures inconnues qui frappent mes oreilles. Il me faut bien une longue minute avant de deviner l'esquisse de "Cave", dans une version totalement adoucie au début. Attention, petits chanceux, l'intégralité du morceau est disponible ici ! Passées les deux premières minutes, le morceau retrouve sa vigueur initiale, les éclairages se réveillent et c'est reparti comme en 40, avec des fumigènes et quelques lignes d'accompagnement originales en bonus ! Jorane conclut par un de ses célèbres "Merchiiiiiii!" et la salle commence sérieusement à s'échauffer (il était temps !). On enchaîne sans mollir avec un "Irish" fort guilleret, quoique dénué de la puissance métallique qu'il avait acquise à Cognac. Le public est aux anges et Simon s'en donne à coeur joie ! Le morceau achevé, Jorane remercie son musicien et tous ses techniciens et quitte la scène dans un concert d'applaudissements et de vivats, non sans avoir chaleureusement salué son public.
Après de vigoureuses protestations des spectateurs prolongées sur plusieurs minutes, on voit Jorane accompagnée du fidèle Simon repointer leur museau hors des coulisses. C'est une troisième ombre qui se joint également au duo. Il s'agit de NANO, accordéoniste orléanais. Les deux artistes se connaissaient sans jamais s'être vus et c'est quelques heures avant le premier concert que le hasard a provoqué la rencontre. Il s'en est ensuivi dans l'urgence une répétition particulièrement forcenée, avec comme conséquence une évolution de "Sacre", en version accordéon, mi musette parisienne, mi boléro de Ravel. Hum... J'acouste l'O.V.N.I. avec un brin d'appréhension, étant donné mon aversion profonde pour l'accordéon et mon admiration inversément profonde pour le "Sacre" divin. Néanmoins, je dois reconnaître que le résultat est curieux. Ce qui est certain, c'est que Jorane s'amuse comme une petite folle et c'est très chouette de sentir cette jubilation communicative.
Pour des raisons de règlementation, le groupe doit arrêter de jouer vers 22h30. Cet horaire est alors déjà révolu depuis plusieurs minutes. La salle est en ébullition et c'est un crève-coeur pour chacun de se quitter ainsi. Jorane a fort heureusement prévu de conclure avec son arme secrète. Résonnent alors les notes aquatiques du désormais mythique "Film III" ! Les éclairages bleutés sont superbes. Jorane chante sereinement et monte dans des aigus d'une limpidité inégalée. Comme depuis le début du concert, Simon est presque totalement dans l'ombre mais distille avec précision de petites notes cristallines et tranchantes qui se marient merveilleusement avec les notes glissées et chaleureuses du violoncelle. Comme à chaque fois, mes poils se hérissent irrésistiblement, mes pieds s'allègent et je me téléporte dans une brume sombre, liquide et doucement translucide, jusqu'à un petit îlot de bonheur. Le public est totalement suspendu à chaque coup d'archet, c'est l'inexplicable magie qui opère. Je me surprends à établir un compte à rebours muet en mon for intérieur. Je me cabre contre ces quelques secondes qui fuient hors du sablier. Cet instant de DOIT pas s'arrêter !!!
Hélas, comme chaque fois dans la vraie vie, les meilleures choses ont une fin. Le public manifeste largement son très grand bonheur. Ca fuse dans tous les coins. Applaudissements, cris, sifflets, personne n'en veut, de cette fin. Pourtant l'heure tourne et il faut bien se séparer. Après un dernier adieu, Simon et Jorane s'éclipsent. La carte mémoire de mon appareil photo est pleine jusqu'au dernier octet. Dans un dernier regret, Jo réapparaît cependant pour un micro-rappel infinitésimal d'environ une minute. Elle nous interprète a capella un petit jingle espiègle et enfantin que je n'ai pas su identifier (help me if you know, please) mais qui pétillait de joie. Après quoi, ce fut vraiment la fin.
Pour résumer, voici la set list brute de fonderie, mais cela ne traduira jamais la magie du concert...
Après quoi, ce fut la lente remontée à la surface du monde. Les regards sont encore lourds de rêve et tournés vers l'intérieur. Je m'étire, discute à droite et à gauche. Les musiciens démontent le matériel.
Un quart d'heure plus tard, Simon descend tranquillement dans la salle. Je m'approche dire bonjour et lui demander des précisions sur son drôle d'instrument horizontal dont il a joué sur le morceau "Evapore". L'instrument mystère est un "lap steel", une planche avec deux jeux de cordes accordées en majeur et en mineur respectivement.
On parle du concert métal de Bulligny. Simon me dit qu'il aime bien lui aussi MESHUGGAH mais qu'il n'est pas aussi branché métal que Yann. Je lui réponds que j'adorerais les voir jouer ensemble à un concert de JORANE. Il me raconte les péripéties incroyables de ce concert de Bulligny, notamment l'histoire du directeur du festival, entièrement à poil et en train de stage-diver dans la foule et de s'exploser les tibias sur la barrière métallique, puisque tout le monde s'était écarté au dernier moment ;-) Je dis bonjour à l'amie québécoise de Simon, qui est morte de rire en entendant l'histoire. L'ambiance est sereine et détendue. Je me sens bien, j'offre une bière à Simon qui est vraiment un gars bien cool.
Simon me livre un scoop d'anthologie puisque JORANE et LES COWBOYS FRINGANTS seront en 1ère partie de Robert CHARLEBOIS au Zénith de Paris le vendredi 20 mai. Au jour où je rédige ce compte-rendu, ce n'est plus vraiment de l'ordre du scoop d'ailleurs ! Simon me raconte qu'il n'a pu participer à la dernière tournée pour cause d'émission TV au Québec et qu'il a donc été remplacé par Yann BOCHUD.
Je fais la connaissance d'Alexandre, cinéaste de court-métrage et hard-rocker à ses heures, qui s'est approché pour discuter. Son objectif est d'utiliser "Film I" dans ses oeuvres (qui devraient comporter des acteurs connus tels que Mathieu AMALRIC). Alexandre a fait 4 concerts de Jo (dont La Rochelle et le Bataclan) soit exactement le même nombre que moi. Ca rapproche ! Si tu me lis, Alexandre, on t'attend sur le forum, vindiou ! Et n'oublie pas qu'il y a un festival international du court-métrage à Clermont-Ferrand...
On cause avec Simon de Sarah Mc LACHLAN. Il est étonné qu'on la connaisse en France. Il en profite pour m'offrir un bière blonde tirée des provisions de tournée. A la tienne, mon gaillard ! Je le laisse discuter tranquillement et je m'approche de la file d'attente au bout de laquelle une Jorane fraîchement sortie des coulisses distribue les autographes avec maestria. Je suis tout au bout de la file et je sens bien que Jorane est fatiguée. Restent quelques secondes que je dilapide stupidement. Fidèle à mes habitudes, je perds mes idées intéressantes et ne reste qu'un imbroglio fumeux. J'essaye de dire (hélas sans succès) combien cette coupure de deux jours dans ma vie professionnelle est importante pour moi, combien ces deux trajets de 400km sont un voyage hors du banal, un trait de poésie zébrant un océan de routine. La vie paraît si vide sans poésie, comme dérisoire. Je bafouille. C'est nul. Jorane doit partir. J'ai même oublié mes pochettes à dédicacer à l'hôtel, tel le parfait loser. Notre Jojo m'envoie un clin d'oeil compatissant et on se promet de faire mieux le lendemain.
Je discute un brin avec son manager Sébastien NASRA. On parle du concert sylvestre mais il est très occupé et nous remettons tout cela au lendemain.
Au retour dans la nuit fraîche, je suis abordé 3 fois par des barbus. Je n'ai rien contre les barbus (l'étant souvent moi-même) mais j'ai quand même envoyé paître le 3ème assez violemment. J'ai envie de concentration, qu'on me laisse tranquille sur mon nuage. S'il savait comme je m'en balance de ses spectacles porno à deux sous !
Plus tard dans la nuit, dans ma chambre d'hôtel. Je découvre avec des cris de joie les quelques photos nettes de la soirée. Je revisionne les vidéos. Concentré sur mon PC, je collecte des bribes de souvenirs. Rassembler. Reconstruire. Lampe de chevet. Tard. Sommeil. Noir. Néant.
Mercredi matin. Le jour gris frappe à ma fenêtre, toutefois pas aussi fort que la sonorité perçante de mon réveil ! Je suis sur mon nuage, je lis pour émerger. Après un p'tit dej' copieux, je me plonge dans une journée studieuse. Je commence à travailler aux sonorités martiales de "Carmina Burana" avec un objectif simple : boucler le boulot pour être libre d'esprit et savourer intensémment le concert de la soirée. Je m'accorde juste un sandwich à midi, sur les bancs paisibles du cimetière de Montmartre, où les chats et les morts font une drôle de sarabande entre les tombes lumineuses et les racines d'arbres.
Le soir, je m'ébroue et me prépare. Décidémment, la journée prend un petit goût du film "Un jour sans fin". J'accomplis le même trajet que la veille (les bugs en moins, heureusement :-) Sur le Boulevard de Clichy, je croise Sébastien NASRA qui sort du métro et se trompe de sens. On repart ensemble dans le bon sens et on discute un brin.
C'est mon 5ème concert de Jo ! Je suis situé au second rang sur la droite, idéal pour ne pas être gêné par le micro et avoir Jo et Simon dans le même plan. Par contre, on entend la machine à cracher la fumée qui respire lourdement, comme un poumon artificiel. Le mini-fauve est laché à 20h20, soit 10 minutes avant la veille. La leçon a porté, Jorane s'était promis de commencer plus tôt pour avoir un peu plus de temps. TEITUR est plus en confiance. Toujours pince sans rire, il nous raconte sa vie, chante une chanson dédiée aux manèges de Paris et avoue avoir déplacé "The Last Kid in the Playground" pour avoir un morceau vaguement énergique au milieu du show. Fine mouche, le gaillard ! La musique se confirme comme intéressante et sensible. J'apprendrai en discutant après le spectacle que TEITUR est son vrai nom de famille. Pourquoi faire compliqué ?
Démarre ensuite le jorano-concert. Je suis bizarrement moins détendu que la veille, probablement parce que c'est mon dernier soir. Pourtant, Jorane est parfaitement à son aise, avec une remarquable maîtrise de son souffle et de son archet. Seul véritable gros changement de la soirée : Jo réussit à insérer "Roll the stars" dans la liste de la veille, entre "Good Luck" et "Pour ton sourire". C'est sympathique de voir que les shows évoluent subtilement d'un soir à l'autre. Jo se livre à une confidence et nous raconte la genèse de cette toune. Un jour qu'elle en avait par dessus la tête, elle prend le premier avion pour le Nouveau Mexique et décide de chercher un job de cowgirl. La voila donc, errant de ranch en ranch à demander si on n'aurait pas besoin d'un coup de main. Et elle atterrit dans un ranch incroyable, hors du temps, où elle discute avec un cow-boy spécialiste dans les feux d'artifice. Or justement, pour réaliser une fusée de feu d'artifice, on est obligé de "rouler l'étoile". Pas peu fière de sa découverte, notre Jojo ! Elle nous raconte ça avec un air gourmand... "C'est-t-y po mignon 'to roll the stars' ?"
Ce soir-là, Jorane appuie sérieusement sur son archet, par deux fois elle casse des crins. Ca dessine de superbes courbes dans l'air, comme un fouet miniature ! Je suis beaucoup plus proche que la veille. Malgré les têtes devant moi, c'est vraiment très chouette de pouvoir ainsi être en prise directe ! Je prends beaucoup moins de photos et je décide de me concentrer au maximum sur le spectacle. Le ballet des doigts sur les cordes est absolument fascinant. Jorane est en pilote automatique, c'est vraiment admirable de pouvoir ainsi chanter et jouer à la fois. On a droit à un unique rappel et globalement, le public est un peu plus froid. Quand je pense que presque personne n'a répondu quand elle nous a demandé si tout allait bien ! La honte !
Histoire de fixer les idées, voici les quelques vidéos que j'ai enregistrées ce soir-là :
Je suis moyennement dans mon assiette et le concert vient de s'achever. Simon me fait un coucou. Il est tout content car il est allé au Louvre tout l'après-midi. Indigestion de sculptures et de sarcophages !
J'erre sans trop trouver de gens pour discuter. C'est un peu long. Je vois un spectateur assis tranquille avec un étui de guitare à ses côtés. Je m'assieds et j'attends.
Seb NASRA me demande mon prénom et me propose gentiment de faire partie des happy fews qui vont rentrer dans la loge de Jo. Cool ! Merci mon gars, tu te souviens de promesses de la veille, c'est rare. Derrière une porte badgée, je rentre dans le saint des saints avec Jean-François l'éclairagiste. Jorane discute et grignote des fruits secs. On l'avertit qu'il ne reste plus que cinq minutes avant de lever l'ancre. Bonjour la pression mon JC ! C'est le moment de rassembler ses pensées ! Quelques minutes intenses de tête à tête. Je lui dis tout le bien que peuvent faire ainsi deux concerts admirables 'au beau milieu d'une vie'. Je me rends compte qu'elle croise plein de gens dans sa vie et que, malgré une grande bonne volonté et beaucoup de délicatesse pour son public, c'est humainement impossible pour elle de se souvenir de tout. On cause littérature. J'en oublierais presque de dégainer mes CD import à dédicacer. JF remarque bien que ce sont des CD du Québec ! On rigole sur les délais monstrueux d'amazon.ca quand on coche la case 'pas rapide' à la commande. Je lui raconte la projet "Concert sylvestre" et la manque de réactivité de La Prod JV. Elle nous conseille de faire remonter nos propositions sérieuses directement via Avalanche Prod. Et puis le staff remet la pression, c'est déjà fini pour moi...
Je sors dans l'antichambre discuter avec Simon. On retrouve le spectateur à la guitare. Il s'appelle Bertrand et la guitare est en fait un superbe saz turc qu'il compte offrir en cadeau à Jo. Je suis admiratif. C'est un véritable fan depuis les premiers concerts de Bruges. Il a l'air admirablement passionné. Il en est à son 11ème concert!!! Pas facile pour lui d'arriver à voir Jorane. Il a juste le temps de lui remettre son cadeau. Elle est vraiment stupéfaite. Toute l'équipe incite fortement Jo à filer à la soirée organisée au Lido. Pourtant, Jo se comporte avec beaucoup de classe. Elle décide de prendre 10 minutes et de rentrer ultérieurement en taxi pour regarder le superbe saz de Bertrand. Tentative d'accorder la bête, de jouer quelques notes. Les cordes sont peu tendues et ont l'air fragile. Je m'éclipse à regrets pour les laisser discuter.
Je sors tout étourdi, vaguement triste, l'âme simultanément heureuse et désespérée, comme après chaque concert. Je m'enfonce à travers les néons digérer ce trop plein d'émotion. De sombres pensées flottantes croisent mon chemin. Paris s'étend dans le noir et griffe les noctambules.
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Et voici d'autres photos encore...
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Et voici 15 autres photos...
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Chaque vidéo est accessible directement en cliquant sur l'image correspondante. Chaque image est tirée de la vidéo (et a été soigneusement sélectionnée par votre serviteur comme étant la plus joooooli-euh !).
Bon visionnage
Skyclad
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Auteur : Skyclad
Dernière modification le 1er juin 2005
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